CEDEAO

Alors qu’une entente semblait être trouvée pour ramener la durée de la transition en Guinée de 36 à 24 mois, après la dernière mission de la Cédéao effectuée à Conakry, le 20 juillet dernier, conduite par le président de l’institution, Umaru Cissoco Embalo, le colonel Mamady Doumbouya semble tout remettre en cause. Lors du dernier Conseil des ministres qu’il a présidé jeudi dernier, le chef de la junte militaire aurait laissé entendre qu’il ne se fera dicter aucun chronogramme. Il a surtout réaffirmé sa volonté de dérouler le programme qu’il a ficelé dans le cadre de la transition.

Les médias guinéens se sont fait l’écho du dernier discours du colonel Mamady Doumbouya lors de la dernière réunion du Conseil des ministres, jeudi dernier. Le chef de la junte, a ainsi remis en cause, l’entente qu’il aurait conclue avec le président en exercice de la Cédéao pour une réduction de la durée de la transition de 36 à 24 mois.   

Rejetant toute injonction sur cette question, le chef de la junte a, en effet, réitéré devant ses ministres la nécessité de procéder à des réformes censées remettre le pays à l’endroit et qu’il compte bien mener à terme.

« Il n’est donc point question d’accepter qu’un quelconque rythme nous soit imposé », aurait martelé Mamady Doumbouya, dans des propos largement relayés par les médias guinéens. Un discours qui remet clairement en cause l’accord qu’il aurait conclu avec le président Embalo pour réduire la durée de la transition.

Selon les mêmes sources, les raisons de cette rebuffade du colonel Doumbouya sont la dernière sortie du président en exercice de la Cédéao, qui aurait affirmé au président français Emmanuel Macron, lors de sa visite à Bissau, qu’il avait effectivement trouvé un accord avec le président guinéen pour ramener la durée de la transition à 24 mois, obéissant ainsi aux injonctions de la Cédéao.

Des propos que le gouvernement guinéen n’avait guère appréciés. D’ailleurs, le ministre de l’Administration du territoire et de la Décentralisation, Mory Condé s’était empressé de les démentir.

L’on ne sait pas encore si le colonel Mamady Doumbouya va finalement infléchir sa position, mais il semblerait que le principe de la réduction de la durée de la transition en Guinée n’est pas totalement acquis.

La classe politique guinéenne, mais surtout la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’ouest, ne manqueront certainement pas d’apprécier cette nouvelle « incartade » de l’homme fort de Conakry.