C’est parti pour les Assises nationales en Guinée. Ces vastes consultations seront lancées, aujourd’hui mardi, par le président de la transition, le lieutenant-colonel Mamady Doumbouya, et devront durer plusieurs semaines. Des rencontres dont les contours ne sont pas clairement définis et qui sont perçues par certains observateurs comme une diversion, alors que la junte au pouvoir est attendue pour communiquer un chronogramme précis en vue d’un retour à l’ordre constitutionnel dans le pays.

La junte au pouvoir en Guinée cherche-t-elle à gagner du temps pour faire durer le plus longtemps possible la transition, après le coup d’Etat perpétré dans le pays il y a plus de 6 mois déjà, le 5 septembre dernier ?

C’est en tout cas l’intention prêtée à Mamady Doumbouya qui lance ce mardi le démarrage des Assises nationales dans le pays. Des rencontres qui vont durer plusieurs semaines sous l’égide du ministère de l’Administration du territoire et de la décentralisation.

L’objectif annoncé par Mamady Doumbouya, lui-même, est de bâtir un « nouveau cadre institutionnel » à travers ces journées « du pardon et de la vérité » pour une « réconciliation » nationale, comme il l’avait annoncé le 31 décembre dernier. Mamady Doumbouya qui prononcera d’ailleurs un discours aujourd’hui pour lancer officiellement ces rencontres.

Toutefois, les contours de ces Assises n’ont pas été clairement définies. L’on ne sait pas, par exemple, comment cette réconciliation annoncée sera abordée, même si certains experts et les acteurs de la société civile estiment que ce volet devrait reprendre les recommandations du rapport publié en 2016 pour l’amender, en mettant notamment en place une Commission vérité, justice et réconciliation. Une démarche notamment soutenue par le Front national pour la défense de la Constitution (FNDC).

Dans tous les cas, au moment de lancer ces Assises, les acteurs politiques qui reprochent à Mamady Doumbouya de les avoir écartés de la gestion de la transition, ainsi que les partenaires techniques, s’interrogent sur la pertinence de ces échanges, alors que la junte au pouvoir rechigne toujours à publier un chronogramme clair, fixant la fin de la transition et la date des prochaines élections.