L’ex Premier ministre Umaro Sissoco Embalo, investi président de la Guinée Bissau

Les experts de la CEDEAO qui devaient se rendre en Guinée-Bissau ce lundi 09 mars 2020, n’ont pas finalement fait le déplacement. Les nouvelles autorités du pays ont déclaré la délégation : persona non grata. Motif invoqué par le gouvernement d’Umaro Sissoco Embalo : « L’envoi d’une délégation en Guinée-Bissau, sans concertation préalable, est une ingérence inacceptable dans les affaires intérieures du pays et une atteinte grave à sa souveraineté », déclare une note de protestation de la Primature. 

La délégation qui serait composée de trois experts béninois, malien et burkinabé, aurait adressé une correspondance à Aristide Gomes « Premier ministre sortant » et non à Nuno Nabiam, le tout nouveau premier ministre, nommé récemment par « Umaro Sissoco Embalo », précise la note.

En effet, le président Umaro Sissoco Embalo considère que « le processus électoral tire à sa fin et que la Commission nationale électorale (CNE) a déjà publié les résultats définitifs et qu’il ne reste qu’une simple tentative visant à entacher sa victoire et à vouloir confisquer la volonté populaire », peste-t-il.

Dans l’optique des nouvelles autorités de Bissau, ce qu’on attend de la CEDEAO,” c’est plus une intervention énergique, comme elle l’avait faite en Gambie, pour faire partir l’ancien président Yaya Jammeh et installer son successeur Adamo Barrow, qu’une tentative de s’immiscer dans un jeu obscur visant à saboter l’aboutissement d’un processus électoral qu’elle avait déjà jugée comme normal et transparent.

Il est vrai que les tergiversations de la CEDEAO concernant la crise électorale en Guinée-Bissau, ont beaucoup contribué à vider le crédit de confiance dont bénéficiait l’organisation sous régionale.

On se rappelle que le président Alpha Condé qui a dirigé une mission de la CEDEAO en Guinée-Bissau a presque fini par se ranger du côté du candidat du PAIGC, Domingoes Simoes Pereira.

Les nouvelles autorités guinéennes soupçonnent un parti pris de la part de certains gouvernements ouest-africains dont notamment la Guinée-Conakry et la Côte d’Ivoire.

Ces soupçons ont aussi amené les partisans d’Umaro Sossoco Embalo à demander le départ définitif des forces de l’ECOMIB (Mission de maintien de la Paix de la CEDEAO en Guinée-Bissau), dès la fin de son mandat, prévue le 31 mars 2020.

La question qui se pose maintenant, est de savoir, si la CEDEAO va-t-elle se retirer du jeu électoral en Guinée-Bissau ou va-t-elle changer de fusil d’épaule, en œuvrant pour faciliter l’installation officielle d’Umaro Sissoco Embalo ?