L’ex Premier ministre Umaro Sissoco Embalo, investi président

Jeudi 27 février 2020, le candidat du Madem-15 Umaro Sissoco Embalo, sorti vainqueur des résultats jusque-là disponibles avec un score de 53, 55%, a organisé dans un hôtel de Bissau sa propre investiture, comme nouveau président de la république de Guinée-Bissau !

Si l’on note l’absence du président de la cour suprême et celle des membres du corps diplomatique accrédité à Bissau, on y aperçu pour autant les ambassadeurs du Sénégal et de la Gambie qui ont rehaussé la cérémonie de leur présence.

C’est également le cas pour le président sortant, José Mario Vaz, qui a bien participé à la cérémonie d’investiture de son désormais successeur, le président Embalo ainsi que les hauts-gradés de l’armée bissau-guinéenne.

Le vendredi 28 février, le président auto-proclamé, démet le Premier ministre Aristides Gomes et procède, le samedi 29 février, à la nomination de Nuno Gomes Nabiam, arrivé troisième à la dernière présidentielle, au poste de nouveau premier ministre, alors que ce dernier était jusque-là, Premier vice-président de l’Assemblée nationale.

Il s’ajoute à toutes ces complications, que les chefs de la hiérarchie militaire ont apporté leur soutien agissant au président Embalo. Il s’agit notamment, du Chef d’état-major des armées, Biague Na Ntam, du Vice-chef d’état-major, Mamadu Ture Kamara, du Chef d’état-major de l’armée de terre, Lassane Mansaly, du chef d’état-major des armées de l’aire, le Général de division Ibrima Papa Camará, du commandant de la Garde nationale, le Contre-amiral Agostinho Sousa Cordeiro, du chef de la maison militaire de la Présidence de la République, le Général de brigade Antonio Abel, le contre-amiral Almirante Carlos Mandungal chef d’état-major de la Marine Nationale,  et son vice le contre-amiral Eteve Na Mena.

De l’autre côté, les députés du PAIGC, majoritaires à l’assemblée ont constaté “la vacance du pouvoir”, selon eux et ont ainsi décidé d’investir le président de l’Assemblée, Cipriano Cassama, vendredi 28 février, président par intérim. Ce qui fait que le pays dispose aujourd’hui, de deux présidents en exercice !

Face à cet imbroglio politique, la CEDEAO a décidé vendredi dernier, d’envoyer « prochainement » une mission d’experts à Bissau.

L’organisation ouest-africaine, médiatrice dans la crise bissau-guinéenne, appelle la Cour suprême et la Commission nationale des élections « à coopérer pour finaliser le processus électoral, dans les meilleurs délais». Elle « encourage » aussi les forces de défense et de sécurité de la Guinée-Bissau à observer une attitude de « neutralité» dans cette crise post-électorale.