Le président ghanéen, M.Nana Akufo-Addo.

Le Ghana se prépare à élire lundi son président, dans un scrutin qui s’annonce particulièrement serré entre deux adversaires politiques de longue date.

Le président Nana Akufo-Addo, 76 ans, candidat pour le Nouveau Parti Patriotique (NPP), brigue un second mandat face à son prédécesseur John Mahama, 62 ans, leader de l’opposition, du Congrès national démocratique (NDC).

En 2012 et en 2016, ils s’étaient déjà affrontés pour accéder à la magistrature suprême. Chacun remportant de justesse l’un des deux scrutins. Alors l’élection de lundi a comme un air de déjà-vu, même si onze autres candidats, dont trois femmes, sont en lice.

Les prétendants devront convaincre les 17 millions d’électeurs ghanéens, dont plus de la moitié a moins de 35 ans, qui éliront également leurs 275 députés. Le chômage, les infrastructures et les routes, l’éducation et la santé en sont les principaux enjeux, selon des enquêtes pré-électorales, relayées par l’AFP.

Depuis le début des années 2000, le Ghana, pays riche en or, cacao et plus récemment pétrole, a connu une forte croissance. Et le taux d’extrême pauvreté a été divisé par deux en moins de 25 ans.

La corruption, principal enjeu

Mais certaines régions, notamment dans le Nord, continuent de vivre dans le plus grand dénuement, sans eau potable ou électricité. Surtout, la crise provoquée par le coronavirus a durement touché le pays, dont la croissance cette année devrait tomber à 0,9 %, selon le FMI, soit le taux le plus bas observé depuis plus de 30 ans, contre 6,5% en 2019.

Le président sortant a été salué pour sa gestion de cette crise, et il a tenu certaines de ses promesses de campagne de 2016, notamment sur l’éducation et l’accès à l’électricité, mais il a déçu sur son engagement principal: lutter activement contre la corruption, après le mandat de John Mahama, entaché par des scandales.

Selon une enquête d’Afrobaromètre réalisée en 2019, 53% des Ghanéens estiment que le niveau de corruption a augmenté dans le pays. En outre, le procureur spécial anticorruption, nommé après l’élection de Akufo-Addo, a démissionné en novembre, accusant le président d’obstruction dans son travail.

De son côté, Mahama devra faire oublier les accusations de mauvaise gestion économique qui avaient empêché sa réélection en 2016. Cette année, il peut toutefois compter sur sa colistière, Jane Naana Opoku-Agyemang, une ancienne ministre de l’Education, réputée comme intègre et originaire du Centre, l’une des régions clé pour remporter le scrutin.