Ayant observé un silence « assourdissant » depuis le retour de son ex-président de mari, Simone Gbagbo vient de prendre la parole, à travers les réseaux sociaux.

Ses propos sont cousus de paix, de volonté de réconciliation, « hors des ethnies, des religions et des chapelles politiques ».

Que de tels propos puissent sortir de l’esprit d’une « dame de fer », intraitable, et qui a été pour beaucoup , dans  la radicalisation de son époux et de leurs militants, cela peut surprendre.

Mais ,il se pourrait bien que le temps et les épreuves douloureuses subis, expliquent ce qu’il faut bien appeler une métamorphose.

Il faut y ajouter les « remerciements adressés au président Alassane Ouattara », pour les actes posés en faveur de la réconciliation nationale et la demande de favoriser le retour de Charles Blé Goudé et l’élargissements des dernières personnes détenues, depuis la dernière présidentielle.

Toutefois, le plus spectaculaire, est son souhait de voir la Côte d’Ivoire débarrassée  des oppositions ethniques, de l’intolérance religieuse et des ghettos politiques.

Parce que, s’il y a bien un militant, en l’occurrence une militante inflexible, c’était bien elle, co-fondatrice du FPI, avec Laurent Gbagbo.

Elle a toujours été plus radicale que son mari, auprès de qui, elle assumait le poste de vice-président du FPI.

Si on la croit sur parole, alors, elle a beaucoup changé et c’est tant mieux pour la Côte d’Ivoire qui a intérêt à laisser derrière elle ce récent passé douloureux .En construisant une réconciliation nationale authentique, source de paix durable entre communautés sœurs, qui ont des liens de sang tissés par l’Histoire.

La sortie de Simone Gbagbo est à saluer, car les premières déclarations de Laurent Gbagbo sont plutôt inquiétantes.

La question est de savoir si ce couple en instance de divorce, (suite à la demande de Laurent Gbagbo), est encore de saison.

En vérité, il n’existe plus depuis, au moins 10 ans, tout le temps de l’absence de l’ex-président du pays.

Une fois le divorce consommé, la présence de Simone Gbagbo à la vice-présidence du FPI pourra t-elle se poursuivre ?

Rien n’est moins sûr !

Une scission au sein du parti qui est un héritage commun des deux époux semble  une éventualité sérieuse.

Ils seront alors deux électrons libres, deux « bêtes politiques », qui peuvent compter sur des militants de leur propre ethnie, les Bété qui sont certes minoritaires, mais déterminés.

Simone Gbagbo qui parle d’une Côte d’Ivoire « hors des ethnies », y croit-elle vraiment ?

On ne peut pas lui donner le bon Dieu sans confession.

Justement, elle a remercié l’Eternel, à l’entame de son propos, pour se féliciter de la victoire que constitue le retour de Laurent Gbagbo.

Elle devrait donc donner des preuves de son nouvel engagement politico-religieux, pour changer son image belliciste et ethniciste qui lui colle à la peau.