Un certain nombre de grandes villes de Côte d’Ivoire ont été frappées par une vague de pannes d’électricité au cours de la semaine écoulée, suscitant la colère et l’inquiétude du public, des syndicats et des hommes d’affaires.

Le ministère de l’Énergie a attribué le phénomène aux bas niveaux d’eau des barrages hydroélectriques et à l’insuffisance de l’approvisionnement des deux centrales électriques au gaz du pays.

Des pannes ont également été signalées à l’usine d’Azito, située dans la capitale économique Abidjan et qui génère plus d’un tiers de l’électricité du pays.

Les trois quarts de l’approvisionnement énergétique en Côte d’Ivoire sont produits par deux centrales au gaz, à Ciprel et Azito, le quart restant provenant de barrages hydroélectriques.

Jean-Baptiste Koffi, président de la Confédération des consommateurs de Côte d’Ivoire (COC-CI), a déclaré que les «interruptions inattendues et surprenantes» étaient destructrices.

«L’électricité tombe de plus en plus souvent, au travail et à la maison», a-t-il déclaré.

Koffi a ajouté que la situation dépassait la CIE, le fournisseur d’électricité monopoliste de la Côte d’Ivoire, alors même qu’il exigeait que le gouvernement intervienne.

Parallèlement, la confédération des grandes entreprises du pays, la CGECI, a soulevé le problème dans une lettre adressée au Premier ministre Patrick Achi.

Le président du groupe, Jean-Marie Ackah, a déclaré que le pays se dirigeait vers un déficit de 200 mégawatts d’électricité entre avril et août de cette année.

Ackah a affirmé que la CIE voulait compenser le déficit en imposant des arrêts de déploiement à 145 grandes entreprises industrielles sur cinq mois, «une situation extrêmement grave qui aura des conséquences sur l’économie nationale», a-t-il prévenu.

Le secrétaire général d’Humanisme, la confédération syndicale, Mamadou Soro, a également appelé le gouvernement à intervenir en raison des effets des interruptions.

«Ces coupes affectent profondément le secteur du travail informel, qui représente plus de 70 pour centde l’économie nationale», a déclaré Soro.

La Côte d’Ivoire est un leader de la production d’énergie en Afrique de l’Ouest et a même exporté 11% de sa production de 2200 mégawatts en 2019 vers six pays voisins, selon les données officielles.

Le pays vise à presque doubler son alimentation électrique à 4000 mégawatts d’ici la fin de 2030, dont 42% seraient générés à partir d’énergies renouvelables.