Les juges de la Cour pénale internationale (CPI) ont prononcé, l’acquittement de Laurent Gbagbo et sa remise en liberté immédiate.

Le président Alassane Ouattara a fait délivrer deux passeports à l’ancien président Laurent Gbagbo, un ordinaire et un diplomatique. Il confirme ainsi la déclaration selon laquelle il était favorable au retour de Gbagbo en Côte d’Ivoire.

Ce dernier envisagerait de retourner chez lui, avant la fin du mois de décembre. Tout  se passerait donc sans problème dans la mesure où les autorités y sont favorables et que le principal intéressé en exprime le souhait.

Toutefois, il y a, au moins deux obstacles à lever :l’autorisation de la CPI(cour pénale internationale)qui n’a pas encore décidé ,si oui ou non, Gbagbo devrait « subir » un procès en appel, après avoir acquitté.

Il y a, ensuite, un « casse-tête juridique ivoirien », à savoir comment accueillir l’ancien président qui est déjà condamné à 20 ans de prison pour ” le braquage de la banque centrale”. La condamnation pourrait être suspendue et ce serait le cas s’il y a appel fait dans les délais requis. On peut imaginer que c’est le cas.

L’organisation de l’accueil serait un autre défi à relever pour éviter d’éventuels débordements de la part des partisans, encore nombreux de l’ex-président. Ce dernier pourrait vouloir « savourer son retour comme une revanche ». Et les choses pourraient dégénérer.

Les entretiens téléphoniques confirmés entre Gbagbo et Ahmed Bakayogo, premier ministre et ministre de la défense ont, peut-être, permis de trouver un modus vivendi indispensable. Il faudrait être optimiste dans la mesure où la volonté d’apaisement est sincère dans les deux camps.

On ne rejoue jamais les matchs du passé car le temps a fait son œuvre. La politique est l’art du possible et se conjugue au présent. Certes les racines du passé continuent de lui apporter une sève nourricière utile sauf si elle est empoisonnée.

Gbagbo, Ouattara et Bédié doivent tourner la page des années 2010, définitivement. Et faire œuvre de pédagogie auprès de leurs partisans. Les intérêts supérieurs de la Nation ivoirienne dictent un tel comportement, le seul dans la logique de l’éthique de responsabilité.