Le général Gilbert Diendéré et l’ancien ministre des Affaires étrangère, Djibrill Bassolé, sont accusés dans le procès du putsch manqué de septembre 2015.

Après 18 mois de débats, les plaidoiries de la défense se sont achevées vendredi au procès du putsch manqué de septembre 2015 au Burkina Faso. Le tribunal va formuler lundi les questions à partir desquelles les juges vont répondre si tel accusé est coupable de telle charge et s’il y a des circonstances atténuantes ou aggravantes.

Le parquet a notamment requis la prison à vie contre les généraux Gilbert Diendéré et Djibrill Bassolé, accusés d’être les cerveaux du putsch manqué du 16 septembre 2015, qui avait fait 14 morts et 270 blessés.

« Le parquet n’a pas été capable de présenter un dossier cohérent », indique Me Zalyatou Aouoba, un des avocats de la défense, cité par l’AFP. Il a souligné « l’absence d’une expertise balistique pour déterminer l’origine des balles qui ont tué ou blessé » des victimes.

« C’est un vide factuel que révèle les dossiers du parquet », a soutenu Me Dieudonné Bounkoungou, un autre avocat de la défense, estimant que le parquet n’a apporté « aucune preuve de culpabilité ».

Guy-Hervé Kam, l’un des avocats de la partie civile et figure de la société civile au Burkina, s’est en revanche félicité de la bonne tenue du procès. « C’est une grande satisfaction que ce procès ait pu se tenir jusqu’à la fin. Aujourd’hui, on sait qui a fait quoi et surtout pourquoi », a-t-il estimé, appelant le tribunal à « rendre justice ».

Le parquet militaire a réitéré ses réquisitions contre les accusés, estimant que « les gens ont persisté dans la dénégation après la plaidoirie de leurs conseils ».

Rappelons que des soldats du régiment de sécurité présidentielle, l’ancienne garde prétorienne du régime déchu de Blaise Compaoré, avaient tenté en 2015 en vain de renverser le gouvernement de transition mis en place après sa chute.