Le Burkina est l’un des pays faisant face à de forts risques terroristes 

Près de cinquante femmes ont été enlevées jeudi et vendredi par des djihadistes présumés à Arbinda, dans le Nord du Burkina Faso, selon des responsables locaux et des habitants de cette localité régulièrement touchée par des violences.

Un premier groupe d’une quarantaine de femmes a été enlevé à une dizaine de kilomètres au Sud-est d’Arbinda et un autre d’une vingtaine le lendemain au Nord de cette commune, selon l’AFP qui cite des responsables locaux. Certaines ont pu s’échapper et regagner leur village pour témoigner ; près de cinquante ne sont pas revenues.

« Les femmes se sont regroupées pour aller cueillir des feuilles et des fruits sauvages en brousse parce qu’il n’y a plus rien à manger », a expliqué un des habitants, précisant qu’elles étaient parties avec leurs charrettes dans la journée de jeudi.

Selon des responsables locaux qui ont confirmé les enlèvements, l’armée et ses supplétifs civils ont effectué des ratissages de la zone, sans succès. La commune d’Arbinda se situe dans la région du Sahel, dans le Nord du Burkina Faso, une zone sous blocus de groupes djihadistes et qui est difficilement ravitaillée en vivres.

Or ces approvisionnements sont cruciaux : dans de nombreuses parties du pays, la production agricole de denrées alimentaires est inexistante car les champs ne sont pas accessibles en raison de l’insécurité.

En novembre dernier, le porte-parole d’un groupement d’organisations de la société civile de la région, Idrissa Badini, s’alarmait de la situation à Arbinda. « La population qui a épuisé ses stocks de réserve se trouve au bord de la catastrophe humanitaire », expliquait-il.

Près d’un million de personnes vivent actuellement dans des zones sous blocus, dans le Nord ou l’Est du pays, selon les Nations unies. Arbinda et ses environs sont régulièrement le théâtre d’attaques djihadistes meurtrières qui visent notamment des civils.

Deux d’entre elles ont été particulièrement sanglantes : en août 2021, 80 personnes (dont 65 civils) sont mortes dans l’attaque du convoi qui les menait à Arbinda et en décembre 2019, 42 personnes (dont 35 civils) avaient été tuées dans une attaque contre la ville.