Le Burkina est l’un des pays faisant face à de forts risques terroristes 

A Ouagadougou, aux camps militaires du général Baba Sy et de Sangoulé Lamizana, des tirs à l’arme lourde et à l’arme automatique, ont retenti, dimanche, dans la matinée. Des incidents ont été aussi signalés à Kaya et Ouahigouya dans le Nord du pays. Toutefois, selon le ministre de la Défense, le général Barthélémy Simporé, aucune institution de la République n’a été visée.

Jusque dans la mi-journée, les tirs ont retenti dans les deux camps militaires de Ouagadougou. Des soldats armés bouclaient encore l’accès des camps en milieu de journée. Des tirs étaient également entendus à la base aérienne, à côté de l’aéroport international de Ouagadougou et tout le périmètre était bouclé.

Toujours à Ouagadougou, des manifestations ont été dispersées par les forces de l’ordre à la place de la Nation. Mais ces partisans des militaires qui se sont mutinés, ont réussi à incendier le siège du parti au pouvoir à Ouagadougou, selon l’AFP.

A Kaya, des tirs ont été aussi entendus au régiment d’artillerie lourde, mais le calme serait revenu suite à des discussions avec la hiérarchie militaire. A Ouahigouya, autre ville de province, les habitants rapportent également que des tirs ont retenti dans un camp.

Samedi, des groupes de personnes avaient tenté de marcher à Ouagadougou, mais avaient été dispersées par les forces de sécurité.

Le même jour, au moins deux soldats ont été tués et plusieurs blessés dans l’explosion d’un engin artisanal, sur l’axe entre Ouahigouya et Titao (Nord), au passage de leur véhicule qui escortait des commerçants, selon des sources sécuritaires et locales, citées par l’Agence France Presse. Une situation très confuse, alors que la connexion Internet a été coupée dans plusieurs villes du pays.

Toutefois, dans un communiqué publié en milieu de matinée, dimanche, le gouvernement a confirmé ces tirs, mais a démenti tout coup d’État.

« Des informations véhiculées dans des réseaux sociaux tendent à faire croire à une prise de pouvoir par l’armée en ce jour. Le gouvernement, tout en reconnaissant l’effectivité de tirs dans certaines casernes, dément ces informations et appelle les populations à rester sereines », indique, en effet, dans ledit communiqué, Alkassoum Maiga, porte-parole du gouvernement.

Dans le même temps, le ministre de la Défense, le général Barthélémy Simporé, a déclaré qu’aucune institution de la République « n’a été inquiétée ».

Les militaires auraient exprimé leurs préoccupations relatives au relèvement de certains officiers et à une amélioration de leurs conditions. Le général Barthélémy Simporé était d’ailleurs en discussion avec eux, dimanche après-midi, selon plusieurs sources.

Il faut rappeler que depuis l’attaque d’Inata en novembre dernier, et le décès d’une cinquantaine de gendarmes, l’atmosphère est devenue très tendue au Burkina. Les changements intervenus à la tête des forces armées, n’y ont rien changé. Les populations demandent toujours plus de sécurité face à la menace djihadiste.

Plus d’un million et demi de personnes ont, en effet, fui leurs maisons après des attaques. De plus en plus, la démission du président Roch Marc Christian Kaboré est demandée par la population, notamment les organisations de la société civile.