Les autorités de transition au Burkina Faso ont décrété hier jeudi,  la « mobilisation générale » afin de « donner à l’Etat tous les moyens nécessaires » pour faire face aux attaques djihadistes qui endeuillent régulièrement le pays. Une décision qui ouvre la possibilité de réquisitionner des personnes.

« Il s’agit surtout à travers ce décret de donner un cadre juridique, légal à l’ensemble des actions à mettre en œuvre pour faire face à la situation que vit le Burkina Faso », indique un communiqué de la Présidence, publié à l’issue du Conseil des ministres.

« Face à la situation sécuritaire à laquelle fait face le Burkina Faso, le salut de la Nation repose sur un sursaut national de l’ensemble des filles et des fils en vue de trouver une solution », a affirmé le ministre de la Défense et des Anciens combattants, le colonel-major Kassoum Coulibaly.

Les autorités qui ont également décrété la « mise en garde », auront notamment « le droit de requérir les personnes, les biens et les services, le droit de soumettre à contrôle et à répartition les ressources au ravitaillement » et « le droit d’appel à l’emploi de défense, à titre individuel ou collectif », précise le compte-rendu du Conseil des ministres, jeudi soir.

« La mobilisation générale rend applicable sur toute l’étendue du territoire certaines mesures de défense. Elle entraîne l’Etat d’urgence dans les parties du territoire concernées », a expliqué une source sécuritaire de haut rang, citée par l’AFP.

Selon la loi portant sur l’organisation de la défense nationale, « en cas de danger menaçant la sécurité et l’intégrité territoriale, la sécurité des institutions et celle des populations, le chef de l’Etat peut, outre l’Etat d’exception, décréter pour tout ou partie du territoire national : la mise en garde, l’Etat d’urgence, la mobilisation générale ».

Courant décembre, le président de transition, le capitaine Ibrahim Traoré, avait saisi le Conseil constitutionnel pour la prise de ce décret et avait obtenu un avis favorable.

Le Burkina Faso, théâtre de deux coups d’Etat militaires en 2022, est pris depuis 2015 dans une spirale de violences djihadistes apparues au Mali et au Niger quelques années auparavant et qui s’est étendue au-delà de leurs frontières.