L’Algérie qui n’avait pas réagi jusqu’ici à la volonté exprimée par le Maroc de retrouver sa place au sein de l’union africaine(U.A) vient de le faire par la voix de Abdelkader Messahel, son ministre des affaires maghrébines et africaines et de la ligue arabe.

Il affirme contre toute évidence qu’il s’agit « d’une adhésion » et non « d’un retour » car « le Maroc avait quitté l’O.U.A.(organisation de l’unité africaine en 1984 » donc avant que l’organisation panafricaine ne devienne l’union africaine(U.A).

Ce raisonnement absurde cache une volonté de dresser des obstacles ,non pas à un retour du royaume chérifien au sein de l’U.A ,mais pour bloquer l’initiative de vingt huit (28) pays africains sur cinquante quatre(54) qui demandent le « retour du Maroc et la suspension de la RASD(république arabe sahraouie démocratique) de l’UA.

Alger qui avait manœuvré pour faire entrer la RASD à l’OUA avec la complicité du secrétaire général de l’époque, EDEM KODJO ,ne désarme pas ; Contre le bon sens politique et diplomatique, il cherche à imposer la présence de la RASD au sein de l’UA alors qu’aucune autre organisation internationale n’a accepté cela. Ni l’ONU, ni même la Ligue arabe dont la RASD semble avoir lancé un appel du pied ,si on ose dire, en utilisant l’adjectif « arabe » dans sa dénomination. La RASD n’a été admise nulle part.

Parce que les pays membres et de l’ONU et de la Ligue arabe savent que la RASD n’est ni un pays ni un Etat.

C’est dire que dans l’attitude de l’Algérie ,il y a un manque de respect envers les Etats membres de l’UA.

Pourquoi n’ a-t-il pas tenté la même opération pour faire adhérer la RASD à la Ligue arabe ?

Les pays membres de cette organisation sont économiquement relativement plus solides et donc plus à l’abri de certaines formes de corruption.

Une enquête approfondie sur les conditions d’adhésion de la RASD à l’OUA pourrait révéler des choses gênantes ;même si trente deux ans après ,il y a sans doute prescription.

Raison pour laquelle il faut remettre les choses à plat et corriger une anomalie qui n’a que trop durer. La RASD n’a pas sa place à l’UA comme l’ont fait savoir clairement la majorité absolue des Etats membres :28 sur 54.

Le combat que mène Alger pour maintenir la RASD dans l’UA est politicien. Il est le même que celui qui empêche l’UMA(union du Maghreb arabe) de fonctionner. Soit dit en passant, la RASD n’en est pas membre et Alger ne fait rien pour l’y faire entrer.

La crispation qui fige les relations entre Rabat et Alger perdure du fait du manque d’ouverture du régime algérien.

Le roi Mohammed VI a envoyé un message récemment au président Abdelaziz Boutéflika pour exprimer ses bonnes dispositions pour redynamiser les relations bilatérales.

Condamnés à vivre ensemble par la géographie et par l’histoire, les deux peuples ont tout intérêt à bâtir des relations de confiance et de fraternité. Ils ne peuvent rester prisonniers du passé. Les nouvelles générations ont un avenir commun à conquérir pour l’ensemble du monde arabe et du continent africain.

Le réalisme et un esprit visionnaire doivent prévaloir. Non l’enfermement dans des postures absurdes du siècle dernier.

 

– A. B. pour Afrique Confidentielle.

 

 

Image : Maroc/Algérie, drapeaux des deux plus grands Etats du Maghreb.