Le président français Emmanuel Macron semble vouloir « recoller les morceaux » avec Alger après les tensions alimentées par ses déclarations.

Le
président français « regrette les polémiques et les malentendus engendrés par les propos rapportés » et est « fortement attaché au développement de la relation » entre la France et l’Algérie, a dit un conseiller de l’Elysée, cité par l’AFP.

Emmanuel Macron avait déclenché l’ire d’Alger après des propos, rapportés par le quotidien Le Monde, accusant le système « politico-militaire » algérien d’entretenir une « rente mémorielle » autour de la guerre d’indépendance avec l’ex-puissance coloniale française.

D’après le quotidien, il s’était également interrogé sur l’existence d’une « nation algérienne » avant la colonisation française, suscitant de vives réactions dans la société algérienne.

Pour des observateurs, il s’agit d’un « rétropédalage calculé »car, pour des raisons de politique intérieure, « il ne peut pas aller au-delà ». Et ce, en référence au poids de l’extrême droite et à la sensibilité des rapatriés d’Algérie sur ce sujet, à cinq mois de la présidentielle en France.

Dans un premier signe d’apaisement, le chef de la diplomatie algérienne, Ramtane Lamamra, a salué mercredi ces déclarations, y voyant du « respect pour la nation algérienne ».

Jusque-là, l’Algérie, qui a rappelé son ambassadeur à Paris le 3 octobre et interdit le survol de son territoire aux avions militaires français ralliant le Sahel, ne décolérait pas. D’autant que Paris a annoncé la réduction du nombre de visas accordés à l’Algérie, la Tunisie et le Maroc pour pousser les trois pays à accepter leurs ressortissants expulsés de France.

Le président Abdelmadjid Tebboune, qui entretient une relation plutôt cordiale avec son homologue français, lui avait reproché samedi, dans une interview à l’hebdomadaire allemand Der Spiegel, d’avoir insulté l’Algérie.

« Je ne serai pas celui qui fera le premier pas », avait-il alors averti. La coopération bilatérale, « c’est peut-être terminé maintenant », avait-il ajouté.