Les Algériens continuent de protester contre un 5ème mandat d’Abdelaziz Bouteflika.

 
LE BON SENS ET LA COMMUNAUTÉ INTERPELÉS AVANT LE SCRUTIN D’AVRIL…
 
Le peuple algérien, toutes franges confondues, manifeste contre un 5ème mandat, du président Abdelaziz Bouteflika. Atteint d’un AVC depuis 2013, l’actuel président vient de faire déposer sa candidature pour la présidentielle d’avril prochain, en dépit des manifestations populaires et des cris de : “On n’honore pas un cadavre en l’élisant président, mais en lui consacrant des funérailles dignes de son rang”.
Telle est la fracture qui sépare la majorité des Algériens, de leurs dirigeants historiques et inamovibles du FLN, véritable artisan de l’indépendance du pays.

Né le 2 mars 1937 à Oujda (Maroc), de parents algériens. Après son éducation secondaire, Abdelaziz Bouteflika a poursuivi des études de philosophie, qui ont été vite interrompues pour répondre à l’appel du Front de libération nationale (FLN) et de sa branche militaire : Armée de libération nationale (ALN) dans le cadre de la lutte de libération nationale.

Ancien secrétaire général régional de l’Union générale des étudiants musulmans algériens (UGEMA), cet officier de l’ALN, M. Bouteflika était un proche collaborateur du Président Houari Boumediene, avant d’être nommé chef d’état-major de l’Armée, entreprenant ainsi plusieurs missions politico-militaires pour défendre la cause algérienne. En septembre 1962, il est devenu ministre de la jeunesse et du tourisme et à partir d’avril 1963, il a été appelé à effectuer de nombreuses missions à l’étranger comme ministre des affaires étrangères par intérim. En juin 1963, il a été confirmé dans ses fonctions de ministre des affaires étrangères.

Il prononça en 1963 devant l’assemblée générale des Nations Unies, un discours mémorable sur l’indépendance d’Algérie qui fit pleurer beaucoup de délégués du tiers-monde, présents dans cette tribune.

Un destin de président (à vie)…

En décembre 1998, il fait part de sa décision de se présenter, en qualité de candidat « indépendant » à l’élection présidentielle anticipée de 1999. Bouteflika est élu président de la République avec 73,8 % des voix à l’issue d’un scrutin au cours duquel tous ses adversaires se retirèrent pour dénoncer les conditions d’organisation du vote.

Il succède ainsi à Liamine Zéroual, le 27 avril 1999. Il est réélu en avril 2004, au premier tour de scrutin, avec 84,99 % des voix. Le Parlement algérien vote à main levée, le 12 novembre 2008, la modification de la Constitution (500 oui, 21 non, 8 abstentions). Parmi les changements figure le retrait de la limite de deux mandats consécutifs qu’un président peut exercer.

Abdelaziz Bouteflika annonce lors d’un rassemblement à Alger, le 12 février 2009, qu’il est candidat à sa succession lors de la prochaine élection présidentielle de 2009. Il est réélu pour un troisième mandat dès le premier tour, le 9 avril 2009, avec 90,24 % des voix. Après ses divers problèmes de santé, les observateurs politiques estiment que Bouteflika quitterait le pouvoir au terme de son troisième mandat qui s’achève en 2014.

Mais la perspective que Bouteflika se représente à l’élection présidentielle de 2014 refait surface début septembre 2013, lorsqu’il entreprend un remaniement ministériel au bénéfice de proches et démantèle les puissants services de renseignements (DRS) en leur retirant plusieurs secteurs stratégiques (information, communication, sécurité de l’armée, etc.), désormais rattachés à la justice militaire.

En novembre 2013, il est désigné candidat du FLN pour l’élection présidentielle de 2014, il est réélu pour un quatrième mandat avec 81,53 % des suffrages exprimés, le 17. Son principal rival, Ali Benflis, a recueilli 12,18 % des suffrages, nous dit Wikipédia.

Frappé par un AVC depuis 2013, le Président Bouteflika, préside le pays depuis lors par procuration. Momifié, son entourage réfléchit, parle et décide en son nom. Son passé glorieux de combattant pour la libération du pays de la colonisation française, a peut-être hypnotisé le brave peuple algérien, au point de lui fait avaler la couleuvre, sans brocher.

Trop c’est trop

Depuis le 15 février 2019, l’Algérie est secouée par une série de manifestations populaires, pour marquer leur opposition à une éventuelle candidature à un 5ème mandat du président Bouteflika, handicapé depuis 2013 par les séquelles d’une attaque cardio-vasculaire (AVC).

En dépit de cette vague de protestations, les courtisans du président Bouteflika ont fait du forcing, en faisant déposer, depuis le 3 mars, la candidature de Bouteflika. Comble d’ironie, le Code électoral précise (dans son article 139) que : “la déclaration de candidature pour la présidentielle doit comprendre aussi un certificat médical délivré par des médecins assermentés “. Mais, chaque fois, le Conseil constitutionnel, présidé par un proche du cercle présidentiel, fait toujours semblant de ne rien voir et laisse passer l’intolérable.

Dimanche dernier, c’est son directeur de campagne Abdelghani Zaalane qui a annoncé, avant de se rendre dans les locaux du Conseil constitutionnel pour déposer les documents nécessaires à une nouvelle candidature de M. Bouteflika, que ce dernier, hospitalisé depuis une semaine en Suisse et dont la date de son retour au pays, reste inconnue : ” cherche à obtenir un cinquième mandat et s’engage, une fois réélu, à organiser une élection présidentielle anticipée, où il ne se présentera pas “!

Le Conseil constitutionnel va se prononcer sur la validité des candidatures le 10 mars 2019, mais avant cela, le bon sens et la communauté internationale, doivent empêcher, que des encagoulés ne briguent un 5ème mandat au nom de l’honorable Abdelaziz Bouteflika, qui se déplace, depuis bientôt 7ans, sur chaise roulante.

Un médecin algérien, Abdelaziz Ayadi, président du Conseil de l’Ordre des médecins de la région d’Annaba (Est du pays), outré par le scénario du chaos, orchestré par des courtisans du président aurait posté dans sa page Facebook, ce qui suit : « Je, soussigné, Dr Ayadi Abdelaziz, certifie et déclare, sans l’avoir examiné, mais l’avoir vu maintes et maintes fois à travers les médias, que M. Bouteflika Abdelaziz est gravement malade. Par conséquent, il est inapte à tout travail, même sans effort. À cet effet, il nécessite un arrêt de travail de longue durée. M. Bouteflika occupe actuellement la fonction de président de la République, laquelle fonction est incompatible avec sa maladie grave et chronique. Il est urgent alors de l’application immédiate de l’article 102 de la Constitution. »

Il est temps d’agir pour sauver l’Algérie d’une nouvelle tragédie, qui risque d’être pire que la guerre des généraux contre le FIS (Front islamique du Salut), déclenchée un certain 26 décembre 1991.