L’appel du président Macron à son collègue algérien Tebboune, à l’occasion de la fin du Ramadan, a renoué le dialogue entre les deux pays.
Après des semaines de vives tensions diplomatiques, alimentées par les refus d’Alger d’accepter des citoyens algériens expulsés de France, le ministre de l’Intérieur, Bruno Retailleau, a versé de l’huile sur le feu en affirmant que « l’Algérie avait humilié la France » et qu’il fallait répliquer.
Il a même mis sa démission sur la balance si son pays n’engageait pas le bras de fer et remettait en cause les accords signés en 1968, lesquels accordaient de nombreux privilèges aux Algériens qui se rendaient en France, en matière de facilités pour installer des commerces, de séjour, etc.
Le Premier ministre, Bayrou, avait aussi annoncé une révision des accords de 1968.
C’est ce climat de confrontation que l’appel de Macron « retourne », car une volonté de poursuivre la politique migratoire est affirmée dans la foulée, et un voyage de ministres, dont Darmanin (ministre de la Justice), est projeté.
Le dégel est ainsi acté, si l’on peut dire, et consacré avec la demande de Macron pour que le cas de l’intellectuel Bouasalem, détenu à Alger, soit reconsidéré favorablement pour qu’il revienne en France.
Quid des faveurs gelées en ce qui concerne les passeports diplomatiques algériens ?
La fin du Ramadan ouvre les cœurs et les esprits et favorise un dialogue lucide entre deux États habitués aux tensions et aux compromis dynamiques, malgré un passé colonial qui ne passe pas.
Tout devrait rentrer dans l’ordre jusqu’à une prochaine crise.
La reconnaissance par la France de la marocanité du Sahara occidental est-elle digérée par Alger ?
Fait-elle contre mauvaise fortune bon cœur ? Rien n’est moins sûr !
Alger cède au réalisme politique, car avec les reconnaissances de l’Espagne, ancienne puissance coloniale, les USA, et maintenant la France et beaucoup d’autres États du monde entier, la cause marocaine est entendue.
Alger doit se rendre à l’évidence et accepter aussi la main tendue, depuis toujours, de Rabat.
Pour qu’enfin la mise sur orbite de l’Union du Maghreb arabe (UMA) soit réalisée.