Dans ces moments délicats où la Banque mondiale, le Fonds monétaire international, la Banque centrale européenne etc, sont presqu’en état de guerre et se débrouillent pour soutenir États et entreprises, plus que jamais menacés par une récession économique sans précédent, il est déplorable de constater que les institutions et organismes du monde islamique sont quasiment absents sur le front de la lutte contre une pandémie qui menace la santé publique et l’économie mondiale.
S’il est vrai que l’Europe est de nos jours, l’épicentre du Covid-19, il n’en demeure pas moins que le monde islamique est non seulement menacé, mais il court le risque de disputer à l’Europe sa place, peu enviée, d’être prochainement l’épicentre de cette terrible maladie qui vient d’effacer en un clin d’œil, la carte que la mondialisation avait fini de tracer. Les États se barricadent et les hommes se terrent chez eux, un peu du « chacun pour soi, Dieu pour tous » !
Au moment où les bourses poursuivent leur dégringolade frénétique, les compagnies aériennes se réveillent avec des lignes suspendues et des entreprises se retrouvent subitement confrontées à des difficultés de trésorerie handicapantes, les institutions financières sont non seulement interpellées, mais sont même obligées de réagir vite et de manière efficace.
Quand l’Egypte enregistre en une seule journée 45 cas et que de l’Arabie Saoudite au Sénégal, en passant par les Émirats arabes unis et le Soudan, aucun pays de cette zone ne soit épargné par la pandémie du Coronavirus, cela signifie qu’il y a urgence à la fois sanitaire et économique.
A supposer que l’on réussisse à vaincre le Covid-19 dans un mois- ce qui serait un scénario très optimiste- il est évident que les conséquences économiques seraient déjà catastrophiques. Il urge donc de voler au secours des États et des entreprises et le plus vite sera le mieux.
A cet égard, la Banque islamique de Développement est fortement attendue au front de la lutte contre le Coronavirus, tout autant que la Banque africaine de Développement, la BADEA et autres instruments économiques et financiers de la Oummah.
Une telle mobilisation mettrait aussi en ligne de mire, les opérateurs de téléphonie et les compagnies minières qui devraient également se signaler par des gestes forts et conséquents.
Tous les États touchés devront mettre sur pied des fonds dédiés à l’image du Maroc et de la Tunisie.
Au Sénégal, un chef religieux(le Khalife général des mourides) s’est déjà signalé en mettant sur la table 200 millions de francs C.F.A pour aider l’État à faire face au virus, venu de Chine.
La situation est critique et les urgences sont telles que tout le monde devrait être sur le qui-vive.