Le Niger a annoncé, lundi, son retrait de l’Organisation internationale de la Francophonie (OIF), une décision qui intervient dans un contexte de tensions politiques persistantes dans ce pays du Sahel.
Dans une lettre adressée aux ambassadeurs du pays et relayée par les médias, le Secrétaire général du ministère des Affaires étrangères, Laouali Labo, a déclaré que « le gouvernement a décidé souverainement du retrait du Niger de l’Organisation internationale de la Francophonie ».
Le Niger était membre de l’OIF depuis les années 1970, mais sa participation avait été suspendue quelques mois après le coup d’État de juillet 2023. Ce changement politique majeur avait entraîné une détérioration des relations diplomatiques entre Niamey et Paris, marquant la fin de plusieurs accords de coopération, notamment dans le domaine militaire.
Le départ des troupes françaises, stationnées au Niger dans le cadre de la lutte contre le terrorisme au Sahel, avait symbolisé cette rupture. Depuis, le gouvernement nigérien a adopté une politique affirmant sa souveraineté nationale, en particulier dans le secteur stratégique des ressources naturelles.
Cette orientation s’est traduite par la révision des permis d’exploitation minière, touchant plusieurs opérateurs étrangers, dont des entreprises françaises. Le gouvernement a mis en avant la nécessité de reprendre le contrôle des ressources nationales afin de garantir une exploitation conforme aux intérêts économiques et stratégiques du pays.
Basée à Paris, l’OIF rassemble 93 États et gouvernements membres. Sa mission est de promouvoir la langue française, la diversité culturelle et linguistique, la paix et le développement à travers l’éducation et la coopération internationale. Le retrait du Niger marque une nouvelle étape dans la redéfinition de la politique étrangère du pays, désormais tournée vers une affirmation de son autonomie et une rupture avec certains partenariats traditionnels.