
Le président sud-africain Cyril Ramaphosa a exprimé son profond scepticisme concernant la visite prévue en avril prochain aux États-Unis par le Cape Independence Advocacy Group. Ce groupe milite pour la sécession de la région du Cap-Occidental et prévoit de solliciter un soutien diplomatique auprès des autorités américaines pour faire avancer sa cause, a indiqué jeudi le porte-parole de la Présidence, Vincent Magwenya.
Lors d’un point de presse, M. Magwenya a rappelé que la démocratie sud-africaine, instaurée en 1994, repose sur un modèle d’État unifié et non racial, fondé sur le principe de l’unité dans la diversité. « Nous avons construit une société démocratique qui ne doit jamais être divisée par des clivages raciaux », a-t-il affirmé.
Il a ajouté qu’aucune région du pays ne pourrait être autorisée à faire sécession, soulignant la nécessité pour tous les Sud-Africains de participer activement à la construction d’une nation unie et stable dans un contexte géopolitique mondial de plus en plus incertain.
Le Cape Independence Advocacy Group a annoncé cette semaine son intention d’envoyer une délégation à Washington pour rencontrer des responsables de l’administration américaine. L’objectif affiché est de mobiliser un soutien international en faveur de l’indépendance du Cap-Occidental.
Selon le groupe, cette visite vise à lever des fonds pour renforcer la campagne de sensibilisation et obtenir un appui diplomatique. « Nous souhaitons faire pression sur le gouvernement du Cap-Occidental pour qu’il respecte les principes démocratiques et organise un référendum sur l’indépendance de la région », a déclaré un porte-parole du groupe.
Ce contexte intervient alors que les relations diplomatiques entre l’Afrique du Sud et les États-Unis traversent une période de tensions. La promulgation par le président Ramaphosa de la nouvelle loi sur l’expropriation des terres en 2025 et l’expulsion récente de l’ambassadeur sud-africain à Washington, Ebrahim Rasool, ont contribué à refroidir les relations bilatérales.
M. Magwenya a précisé que la nouvelle loi sur l’expropriation remplace celle adoptée en 1975 sous le régime de l’apartheid. Il a assuré que cette réforme vise à corriger les déséquilibres historiques en matière de propriété foncière et à renforcer la politique de réforme agraire du pays.
« Nous rejetons fermement toute allégation selon laquelle cette loi violerait les droits de l’homme ou entraînerait une expropriation arbitraire des terres. Il s’agit d’un cadre légal juste et nécessaire pour garantir une redistribution équitable des ressources », a-t-il conclu.