Décidément Alpha Condé joue les trouble-fête en Afrique de l’Ouest, notamment avec les pays frontaliers du sien. Bien avant les élections présidentielles dans son pays, il a fermé les frontières avec le Sénégal, la Guinée-Bissau et la Sierra-Leone. En violation flagrante des règles en vigueur au sein de la communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest(CEDEAO) où la libre circulation des biens et des personnes est garantie.

Meme après avoir perpétré un hold-up électoral, à huis-clos, Condé refuse de rouvrir les frontières, sans aucune raison valable ! Cet homme qui voit rouge dès qu’on le qualifie de « dictateur », agit bel et bien en autocrate. Le plus grave est qu’il sème zizanie et risque d’escalade militaire avec la Sierra-Leone dont une partie du territoire, la région de Yenga a été violée par les soldats de Condé. Cette incursion est intolérable et ce d’autant que rien ne la justifie. Il s‘y ajoute que les deux chefs d’Etat, Condé et Juluis Mada-Bio avaient un « contentieux » jusqu’ici.

Mada -Bio a même fait le déplacement à Conakry pour assister à l’investiture de Condé qui est déclaré vainqueur d’une présidentielle illégale et qu’il a perdue, par ailleurs. Le geste de bonne volonté de Mada-Bio, et d’amitié n’a pas été payé de retour. La stricte vérité est que Condé file du mauvais coton et risque d’embraser la sous-région par ses actions belliqueuses.

Heureusement que le président sierra-leonnais est un homme de paix, soucieux de maintenir la paix sous-régionale car son pays a souffert d’une guerre civile dont les cicatrices continuent de hanter les populations. C’est pourquoi il s’est adressé à la CEDEAO pour qu’elle intervienne pour mettre un terme à l’incursion illégale des soldats guinéens.

Avec tous les problèmes de terrorisme jihadiste, de pandémie de la covid et de la crise économique qui sévit, la dernière chose dont les Africains de cette partie du continent aurait besoin serait un conflit entre États. Condé n’y a pas intérêt, sauf s’il cherche à faire de la diversion. Il est vrai que son hold-up électoral n’est toujours pas accepté dans son pays où l’opposition reste vent debout, malgré la répression féroce qui s’abat sur elle. Et si les agressions sous-régionales engagées par Condé étaient la goutte d’eau qui ferait déborder le vase ?