A la fin de la journée du samedi 14 mars, quelque 157 000 cas étaient enregistrés et 5700 décès répertoriés à travers le monde. Le continent africain, l’un des moins touchés jusqu’à maintenant, n’en reste pas moins, le continent le plus menacé par la propagation du Covid-19. Avec 26 pays touchés, près de 200 cas d’infection et plus 20 décès, l’Afrique semble immunisée contre le virus, venu de Chine, eu égard à ce qui se passe hors du continent notamment en Europe !
En réalité, l’enclavement du continent et la faiblesse de ses infrastructures en font, jusqu’à présent, une zone provisoirement protégée. Cependant, la mondialisation aidant, l’Afrique se décloisonne et se découvre de plus en plus.
Partie de Chine notamment de la ville de Wuhan, province de Hubei, la Pandémie a de nos jours, élu domicile en Europe qui devient, selon le dernier bilan de l’Organisation mondiale de la Santé (OMS), l’épicentre de la pandémie. Au regard des moyens mis en œuvre, il est permis d’espérer que le vieux continent sortirait bientôt de la zone rouge.
L’Union européenne vient de débloquer 37 milliards d’euros pour soutenir les États et les entreprises de l’Union, la Banque centrale européenne ( Bce) met sur la table 120 milliards d’euros pour racheter la dette, particulièrement, celle du secteur privé. La Bce actionne également deux autres instruments d’appui.
D’abord, la LTRO. Il s’agit de prêts à long-terme, accordés aux banques à des conditions très avantageuses, pour qu’elles puissent, à leur tour, prêter aux entreprises notamment les Pme, à des conditions particulièrement douces .
L’autre instrument est le ” QE” (Quantitative Easing). Ce programme vise à racheter massivement les obligations d’État ou les actifs privés pour pérenniser les bonnes conditions financières du marché.
Le géant européen, l’Allemagne débloque, pour sa part, 550 milliards d’euros pour soutenir les entreprises menacées par de graves crises de trésorerie. Cette mane est accordée par la banque publique KFW.
En Afrique, ni l’Union africaine, ni la CEDEAO, pour ce qui concerne l’Afrique de l’Ouest, n’ont encore rien proposé aux États ou aux entreprises.
Conscient de la menace, le président de la république du Sénégal M.Macky Sall a appelé ses collègues à la mutualisation des forces pour une riposte collective face au Covid-19. En dépit de la solennité du ton, son appel risque pourtant de ne pas être entendu par ses pairs, qui dans de pareils cas, préconisent des ripostes individuelles et fractionnistes, en somme, une politique de l’autruche.
Il importe de souligner que le faible taux d’infection par pays en Afrique, pourrait être expliqué par l’absence de laboratoires adéquats permettant de diagnostiquer la pandémie.
Avec le Krach boursier, suscité par le Coronavirus, les analystes économiques les plus optimistes prédisent l’avènement d’une crise économique similaire ou pire que celle de 2008.
Dans un tel scénario, les États africains risqueraient de faire les frais d’un manque de soutien et d’absence de plan collectif de riposte. Il en serait de même pour les entreprises africaines et particulièrement les Pme, déjà exposées à des difficultés de trésorerie quasi-endémiques.
Il est temps que les États africains et les organisations et institutions régionales prennent les choses au sérieux et travaillent sur un plan de lutte collective, afin d’éviter que l’Afrique ne devienne le prochain épicentre du Coronavirus.