Vaccins et stratégies sanitaires contre la pandémie de Covid-19 seront au cœur du sommet annuel de l’Union africaine (UA). Ce dernier se tient exceptionnellement en visioconférence samedi et dimanche et doit également aborder plusieurs conflits relégués au second plan par le virus.
Virtuel pour éviter toute contamination, le sommet doit démarrer samedi par une intervention du président sud-africain Cyril Ramaphosa sur les efforts actuels du continent face à la pandémie. Fin janvier à Davos (Suisse), le président sortant de l’UA avait fustigé les pays riches qui « accaparent » les vaccins contre le coronavirus.
Le dirigeant a passé l’année 2020 à coordonner les efforts africains pour augmenter le nombre de tests et sécuriser l’approvisionnement vaccinal, pendant que son pays devenait officiellement le principal foyer de l’épidémie sur le continent, l’Afrique du Sud comptant pour 40% (1,5 million) des cas africains de Covid-19 détectés.
L’épidémie n’éclipse pas pour autant les questions sécuritaires agitant le continent: le conflit au Tigré secoue depuis trois mois l’Ethiopie, qui abrite le siège de l’UA, et le Sahel continue de s’enliser dans les crises.
Face à ce double enjeu sanitaire et sécuritaire, les élections internes de l’UA s’annoncent déterminantes. Le président de la Commission de l’UA, Moussa Faki Mahamat, ancien Premier ministre du Tchad, est seul candidat à sa succession à la tête de la Commission, l’organe exécutif de l’Union.
De son côté, le Nigérian Bankole Adeoye est perçu comme le favori pour prendre la tête d’une super commission regroupant Affaires politiques et département Paix et sécurité.
Mais les crises internes demeurent nombreuses en Afrique. Le Conseil de Paix et de Sécurité n’a, par exemple, quasiment pas abordé le conflit entre le gouvernement camerounais et les séparatistes anglophones, ou l’essor inquiétant des islamistes radicaux dans le nord du Mozambique.