On ne peut pas arrêter la mer avec ses bras. Le Moyen Orient connaît une reconfiguration géopolitique depuis l’éclatement de la guerre entre l’Israel et le Hamas en pleine conflit russo ukrainien.

Moscou qui tenait le régime de Bachard depuis 15 ans s’est recroquevillée sur son propre territoire pour gagner sa guerre contre Kiev soutenue par l’OTAN sans réserve. La décision de Poutine d’investir tous ses moyens militaires et stratégiques en Ukraine a eu une première conséquence dramatique au Mali ou l’armée a perdu plusieurs hommes lors de la bataille de Tinzaouatine près des frontières algériennes. Des éléments de Wagner en sous nombre ont été tues et pris en otage par les rebelles touaregs maliens.

Aujourd’hui, Bashar vit les conséquences du choix stratégique de Moscou qui a également réduit ses opérations extérieures depuis la mort de Prigojine ex patron de Wagner devenu Africain corps. Au Mali, en Syrie, en Libye, en Centre Afrique, au Soudan etc… Wagner a perdu de l’influence d’où les échecs répétés des armées de l’Alliance des États du Sahel (AES) ces derniers temps.

Le régime de Bachar a tenu que par le soutient de la Russie ces dernières années. La Russie y voyait un point stratégique pour contenir l’influence américaine dans cette région minée par le conflit israélien et ses conséquences au Liban ainsi que par l’affaiblissement du Hezbollah sous l’œil impuissant de l’Iran.

La chute de Assad coïncide avec l’élection de Trump face à la Russie qui semble transiger en lâchant Bachar malgré quelques bombardements symboliques.

Ces interventions aériennes n’ont pas empêché la chute du régime syrien qui a souffert du manque de renseignement militaire, de renfort en ressources militaires au sol et en armement.

Le soutien de la Turquie aux rebelles a été également très déterminant.

LES CONSÉQUENCES SUR LE SAHEL

Au plan géographique, le Sahel est loin de la Syrie, mais proche au plan sécuritaire. Car si la guerre en Ukraine perdure, tous les régimes soutenus par Moscou risquent de tomber. Poutine est plus préoccupé par sa guerre contre Kiev. C’est pourquoi, le Mali, le Niger, la Guinée et Burkina Faso peuvent tomber à tout moment. Même une mobilisation populaire des forces civiles peut mettre un terme à ces juntes qui n’existent que par la grâce du soutien de Moscou.

Par ailleurs, il faut craindre le syndrome libyen de la crise syrienne sur le Sahel. Dans la mesure où après la chute de Assad les principales factions rebelles peuvent se mettre à se mener une guerre de partage du pouvoir. Ce serait alors une porte ouverte pour relancer les groupes terroristes radicaux qui vont alimenter leurs filiales sahéliennes comme ce fut le cas après la chute de Khadafi. Tous les groupes DAESH et l’Etat islamique du Sahel étaient créés et financés depuis la Libye.

Les Nations unies et la Ligue arabe devraient aider Damas à organiser une courte transition afin d’élire un nouveau président capable d’unir le pays. C’est l’unique solution pour éviter une contamination de crise en Iran, au Mali, au Burkina Faso et au Niger.