Le chef du Bureau des Nations Unies pour l’Afrique de l’Ouest et le Sahel, Mohamed Ibn Chambas a alerté sur les menaces qui pèsent sur les processus électoraux, à forts enjeux, notamment les élections présidentielles, prévues d’ici la fin de l’année 2020 dans plusieurs pays de l’Afrique, principalement de l’Ouest, à cause de la pandémie du Coronavirus.
La Guinée a organisé son référendum, couplé aux élections législatives, le 22 mars 2020, malgré l’absence des observateurs de l’Union Européenne, de l’Union Africaine ou encore de la CEDEAO, alors que la pandémie du Covid-19 avait déjà gagné l’Afrique. Le Mali a également organisé ses élections législatives le 19 avril dernier, au grand dam de l’Organisation mondiale de la santé (OMS).
Des coups de force qui pourraient ne plus s’opérer pour les prochaines échéances électorales, à forts enjeux, prévues d’ici la fin de l’année 2020 sur le continent, notamment en Afrique de l’Ouest, en raison de la propagation importante du coronavirus.
Les présidentielles en Guinée, au Niger, au Ghana, au Burkina Faso…menacées
C’est en tout cas tout le sens de l’alerte lancée par Mohamed Ibn Chambas. Le Chef du Bureau des Nations Unies pour l’Afrique de l’Ouest et le Sahel, qui a fait cette annonce lors d’une récente réunion virtuelle de haut niveau dont l’objectif était de discuter sur l’impact du COVID-19 en Afrique de l’Ouest et les moyens à mettre en œuvre pour soutenir les efforts nationaux et régionaux visant à combler les déficits de financement critiques dus à la pandémie.
« Il est nécessaire de déployer des efforts concertés pour garantir un consensus sur les effets du COVID-19 sur le processus électoral », a, en effet, averti M. Chambas, lors de son intervention.
Le diplomate a précisé que « la continuité des activités des gouvernements de l’Afrique de l’Ouest et du Sahel est un domaine clé que nous devons soutenir, tout comme celui concernant la santé et les autres domaines qui aident à renforcer la paix et la stabilité ».
Des menaces qui pourraient concerner les élections présidentielles en Guinée, prévues en octobre prochain, après que le pays s’est doté d’une nouvelle constitution qui pourrait permettre au président Alpha Condé de briguer un troisième mandat, après le dernier référendum.
Cela concerne également le Burkina Faso dont les élections présidentielles et législatives sont programmées en novembre prochain, et la Côte d’Ivoire où le scrutin présidentiel est calé pour le mois de novembre de cette année.
Idem au Ghana où les électeurs devraient se rendre aux urnes le 7 décembre prochain pour les joutes présidentielles et législatives, et au Niger où les élections présidentielles et législatives sont fixées au 27 décembre 2020.
Un calendrier électoral qui pourrait être fortement perturbé si la pandémie du Covid-19 continue sa progression rapide sur le continent.
En effet, même si l’Afrique est l’une des parties du monde encore les moins touchées par le Coronavirus, elle compte au 2 mai 2020 un total de 40 575 cas confirmés au Covid-19, pour 1 692 décès et 13 391guérisons. Au total, 25 492 malades sont internés dans 53 pays africains touchés par la pandémie du Covid-19.