Le chef de l’Etat sénégalais Macky Sall a décliné les priorités du continent, hier jeudi, devant le président américain Joe Biden. Le président de l’Union africaine qui s’exprimait à l’ouverture du second sommet Afrique-Etats-Unis, à Washington, a cité notamment la paix, la lutte contre les changements climatiques, une gouvernance mondiale plus juste et plus inclusive ou encore la sécurité alimentaire.

« L’Afrique, par ma voix, souhaite partager avec vous six priorités et un message pour notre sommet.  Première priorité : la paix, la sécurité et la lutte contre le terrorisme en Afrique », a dit Macky Sall, soulignant que les dirigeants du continent souhaitent que la lutte contre le terrorisme en Afrique « fasse partie intégrante du combat global contre ce fléau, en tant que menace à la paix et à la sécurité internationales ».

Macky Sall a dit attendre « un engagement fort du sommet de Washington sur cette question vitale et un appui de votre pays, afin que le Conseil de sécurité des Nations Unies place la lutte contre le terrorisme en Afrique dans le cadre du mécanisme de sécurité collective de la Charte des Nations Unies ».

Il a ajouté que « devant le triple impact du changement climatique, d’une crise sanitaire sans précédent et d’une guerre majeure, l’Afrique renouvelle son plaidoyer pour la réallocation partielle des Droits de Tirages spéciaux et la mise en œuvre effective de l’Initiative du G20 sur la suspension du service de la dette ».

Dans le même temps, il a déclaré que « l’Afrique souhaite un engagement plus soutenu des Etats Unis dans l’investissement sur les infrastructures de développement : routes, autoroutes, ports, aéroports, chemins de fer, centrales électriques et infrastructures numériques ».

En effet, a-t-il dit, l’Afrique attend « la mobilisation diligente des ressources annoncées par le G7 au titre du Partenariat pour l’infrastructure mondiale et l’investissement pour accompagner la réalisation d’infrastructures en Afrique ».  

Dans la foulée, Macky Sall a indiqué que « l’Afrique, continent le moins pollueur et le plus vulnérable au réchauffement climatique, reste attachée aux objectifs de l’Accord de Paris sur le climat pour un développement sobre en carbone et résilient au changement climatique », rappelant que « selon les estimations du GIEC, l’Afrique a besoin de 86 milliards de dollars américains par an d’ici 2030, pour financer ses besoins d’adaptation ».

Par ailleurs, il a déclaré que « l’Afrique souhaite travailler avec les Etats-Unis pour gagner la bataille de la souveraineté alimentaire ».

En effet, a-t-il dit, « nous saluons l’appui de votre pays au Mécanisme africain de financement des engrais, dans le cadre du Plan d’Urgence de la BAD pour la production alimentaire. Dans l’immédiat, l’Afrique souhaite la prise de mesures urgentes pour faciliter l’accès au marché des engrais et des produits agricoles ».  

Enfin, le chef de l’Etat sénégalais a appelé «à une gouvernance mondiale plus juste et plus inclusive, notamment par l’accélération du processus de réforme du Conseil de sécurité et l’octroi d’un siège à l’Union Africaine au sein du G20 », avec le soutien des Etats-Unis.